10 Octobre 2017 - Tourisme scientifique : exemple de la Patagonie Chilienne

 

L'année 2017 étant déclarée "Année internationale du tourisme durable pour le développement" le "café sciences du Néron" a choisi ce thème pour cette conférence, organisée dans le cadre de la Fête de la science.


Pascal Mao est venu nous présenter ses expériences et recherches en Patagonie.

Pascal Mao est Maître de Conférences en géographie, UMR PACTE, Université Grenoble Alpes http://www.pacte-grenoble.fr/


La Patagonie chilienne est un non lieu touristique qui possède un fort enjeu de développement.
C'est un lieu mythique, imaginaire, mais peu expérimenté. Pour preuve, la frontière entre Argentine et Chili est non définie clairement. Les distances sont grandes, le territoire peu accessible.


Quelques sites principaux qui font partie des circuits touristiques des voyagistes. Ushuaia (250 000 visiteurs). Le parc National de Torres del Paine (145 000 visiteurs) …


Pour la faune sauvage il s'agit de la péninsule de Valdes alors que Cuevas de las manos est visité pour les peintures rupestres.


Ces circuits proposés rallient les sites par avion, ils coûtent très cher.


Ainsi de nombreux espaces semi désertiques (0.84 h/m2, pour 21 h/m2 au Chili) sont des non-lieux, qui ne sont pas même cartographiés, dont la propriété n'est pas définie.


Ce n'est qu'en 1975 que l'une de ces régions, la XI, celle de Aysen, a été dotée d'une administration. Les terres y sont données pour que le territoire se peuple. Des milliardaires y achètent d'immenses surfaces pour créer des parcs privés.


La question se posait pour le gouvernement d'une ouverture et d'une valorisation par le tourisme. Ils ont fait appel au laboratoire PACTE qui a pu proposer un développement par le tourisme scientifique.


Les chercheurs ont fait valoir les quatre axes possibles :

  • le tourisme d'aventure à dimension scientifique dont les expéditions de Jean-Louis Etienne sont un exemple
  • le tourisme culturel sur ses dimensions écotourisme, tourisme industriel…
  • l'écovolontariat scientifique, de type inventaires faune ou flore
  • enfin tourisme de recherche, proche du tourisme d'affaire.

L'association de ces quatre formes permettrait une niche de développement du territoire. Il y a un potentiel, certains touristes sont désireux de voyager autrement, la médiation scientifique redonne du sens et de l'intérêt aux espaces.

Par ailleurs ce type de développement touristique relève d'un projet territorial bénéfique pour les habitants, qui s'entendent être partenaires d'autant qu'ils sont très sensibles à leur environnement et ne veulent pas le voir se dégrader et mettent les moyens pour éviter les pollutions.


Un réseau d'acteurs s'implique aujourd'hui dans cette mise en place, ce sont des opérateurs, des prestataires, des universités et des fondations.