21 Février 2013 : Nourrir la Planète en 2050

 

Stratégies et enjeux de la production agricole face à une augmentation de la population mondiale

Selon les dernières Perspectives alimentaires de l’OCDE et de la FAO, il faut accroître la productivité agricole et la durabilité du « système » alimentaire pour améliorer la sécurité alimentaire mondiale.

En effet, la production agricole devra augmenter de 60 % au cours des 40 prochaines années pour répondre à la demande croissante de denrées alimentaires. De plus pour développer la production de biocarburants, il sera nécessaire d’augmenter aussi la production de matières premières alimentaires..

L'augmentation de la productivité agricole impactera les prix dans un contexte actuel de contraintes budgétaires. De ce fait, la hausse des prix des denrées agricoles sera un facteur clé dans la réduction de l'insécurité alimentaire dans le monde.

Dans le même temps, il y a un besoin croissant de réduire l’impact environnemental : améliorer l'utilisation durable des terres agricoles disponibles, de l'eau, des écosystèmes marins, des stocks de poissons, des forêts et de la biodiversité. Environ 25 % de toutes les terres agricoles sont fortement dégradés. La pénurie en eau dans l'agriculture est critique dans de nombreux pays. Plusieurs stocks de poissons sont surexploités ou placés dans des situations à risque.

Il y a enfin un consensus croissant selon lequel les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent plus fréquents et les modèles climatiques changent dans de nombreuses régions du monde.

 Intervenants :

- Marcel Kuntz, Directeur de Recherche au CNRS et spécialiste de la physiologie et des biotechnologies végétales.

- Michel Matringe, Directeur de Recherche à l’INRA et agronome de formation, spécialiste du métabolisme des plantes.

 

Monsieur Matringe, agronome, et Monsieur Kuntz, biologiste, nous ont, par leur complémentarité ouverts à différents aspects des problèmatiques qui se posent quant à nourrir la planète en 2050.


En introduction M. Kuntz a fait un bref rappel de l'évolution des comportements humains à l'égard de l'alimentation. Du stade de chasseur cueilleur, l'homme est passé au néolithique au stade de cultivateur. Alors un changement culturel est intervenu avec sédentarisation et consitution de sociétés inégalitaires mais qui ont pu nourrir plus de personnes.


Au XIXème siècle il y a eu un changement de système de culture avec abandon de la jachère et de l'engraissement des terres par le cheptel, c'est le début de la chimie, le remembrement est imposé.


Maintenant nous vivons une troisième révolution agricole qui est dominée par les biotechnologies et l'informatique.


A chaque révolution on a pu nourrir une population croissante. Le problème est qu'aujourd'hui il faut anticiper et non point seulement répondre dans l'urgence comme en 2007 lors des émeutes de la faim.


Les questions de la salle se sont portées sur
les conséquences des structures foncières, des latifundia ou enclosure, des terres dont les actes de propriété ne sont pas établis et que d'autres achètent….   Augmenter les surfaces cultivables .


les demandes énergétiques de l'agrculture ne seront pas toujours honorées.


Le développement de l'agriculture biologique et son faible rendement pose question.


Nécessité de trouver des protéines.

Peut-on se nourrir en développant les ressources maritimes ?


La place des OGM dans l'évolution des cultures. Les conséquences sanitaires et financières.


Comment les scientifiques peuvent-ils faire passer leur discours par les médias.


Pourquoi 2050 : dans les statistiques la population mondiale devrait se stabiliser.


Il y a de multiples solutions, mais le contexte est compliqué. Si dans certains pays 60% de la population est inféodée à l'agriculture, il n'y en a que 4% chez nous, mais 30% de ce qui est produit avant ou après transformation ne sert pas à nourrir, est jeté.

Pour assurer une pérennité il faudrait faire évoluer les comportements, moins de produits chimiques serait bienvenu chez nous, mais pour le rendement il en faudrait plus au sud.

Nos consommations de viandes ont un fort impact: pour 1 calorie de viande il faut 4 calories de culture et combien plus d'eau ! 80% de l'eau douce consommée dans le monde sert à l'agriculture. Les rendements en France sont passés de 5Q/Ha en 1950 à 95 aujourd'hui, on ne peut faire mieux.